par Juliette Hmrs (tous droits réservés)
prologue
La nuit journalière.
Le jour nocturne.
Le bleu profond, presque noir.
Les pensées intenses, tourbillonnantes.
Laisse-toi te plonger dans l’océan d’étoiles.
Laisse la vague de mélancolie t’enivrer, doucement.
Profite de la tendresse, ça ne dure pas longtemps.
chapitre premier
et puis regarde :
les lumières de la ville,
de nos vies écarlates
partent en vrille,
comme nos cœurs.
elle éteignent alors
notre lointain bonheur ;
et nos cœurs sont morts.
chapitre second
Cette fois-là, je ne t’avais pas vue tomber, tendre nuit. Tu m’avais surprise en arrivant avec tes étoiles par milliers. Et la Lune, si belle et forte, était là, elle aussi. Et tous ensemble, vous me parliez de votre journée loin de moi. Ô, chère nuit, tu es déjà partie à présent et je m’empresse d’écrire ces quelques lignes pour toi, pour que notre histoire reste gravée ainsi jusqu’à la fin des temps.
chapitre troisième
les bras de Morphée m’attendent,
larges et accueillants
et je m’y enfui,
je m’y perds,
je m’endors,
telle une déesse,
loin de toi mon bel Apollon.
chapitre quatrième
Je me remémore cette nuit : toi et moi, jusqu’au petit matin. Quel merveilleux moment! J’aurais aimé que ça dure plus longtemps. Malheureusement tu n’es plus là cette nuit-ci, comme toutes les nuits depuis. Tu m’as laissée là, avec comme seuls souvenirs le goût de ta peau sous ma main, la sensation de ton souffle dans mon cou et l’odeur de ton parfum sur mes draps. Les images de nos pulsions torrides passent devant mes yeux, comme un film ; le problème étant que l’actrice principale est partie. Tu avais d’autres désirs, je ne t’offrais pas suffisamment. Tu as trouvé quelqu’un de mieux? Comble-t-elle tes besoins les plus intenses? Depuis cette fameuse nuit, je multiplie les rencontres nocturnes, qui ne viennent jamais à se reproduire. Depuis toi, il fait nuit dans ma tête et je n’ai plus d’envies.
Depuis toi,
il fait nuit.
chapitre cinquième
Tu es la Lumière, je suis les Ténèbres.
Tu es l’eau, je suis le feu.
Tu es l’Ange, je suis le Démon.
Tu es le Bien, je suis le Mal.
Tu es la moitié, je suis l’autre moitié.
On se complète sans se compléter.
On s’aime sans s’aimer.
On se déteste sans se détester.
On est si différents, sans l’être vraiment.
On se ressemble et on s’assemble aussi.
Tu es ma raison de vivre et je suis la tienne.
Tu es la nuit, tu m’as détruite.
Je suis le jour, ô mon amour.